Abel HERMANT

Fils d’un architecte, Abel Hermant eut très tôt la vocation des lettres. Après une licence de lettres, il fut reçu premier à l’École Normale Supérieure en 1880, mais il devait démissionner au bout d’un an pour se consacrer à la littérature. Son premier ouvrage publié fut un volume de vers, Les Mépris(1883), puis il s’orienta vers le roman. Citons parmi son importante production les romans de jeunesse, Monsieur Rabosson, Le Cavalier Miserey, Nathalie Madoré, Amour de tête, Les Confidences d’une aïeule, Les Fortunes de Ludmilla, Camille aux cheveux courts. Sa veine romanesque devait ensuite l’entraîner vers la peinture ironique des mœurs contemporaines, en particulier avec les quatre volumes de ses Mémoires pour servir à l’histoire de la société : Les Souvenirs du vicomte de Courpière, La Confession d’un enfant d’hier, La Confession d’un enfant d’aujourd’hui, M. de Courpière marié. Satiriste talentueux, Abel Hermant connut en son temps le succès que méritait son œuvre, tableau sans complaisance de la Belle Époque. François Mauriac, dans son Bloc-notes, écrivait à son propos : « Si Proust n’avait pas existé, on se fut peut-être aperçu que les Mémoires d’un enfant d’hier d’Abel Hermant et son Monsieur de Courpière, ce n’était tout de même pas rien. » Abel Hermant fut élu à l’Académie française le 30 juin 1927 au fauteuil de René Boylesve. Abel Hermant fut condamné le 15 décembre 1945 pour faits de collaboration et, par voie de conséquence, exclu de l’Académie. Par mesure exceptionnelle, son fauteuil, comme celui d’Abel Bonnard, serait pourvu de son vivant. Gracié et libéré en 1948, Abel Hermant tenta de se justifier sur sa conduite pendant l’Occupation dans Le Treizième Cahier. (Source : Académie française)