12 planches en couleurs de Charles FOUQUERAY protégées par serpentes
Librairie Delagrave, 1936
Tirage à 1200 exemplaires
Exemplaire n°711 sur vélin Aussédat
Reliure demi-maroquin bleu signée BORNET (Relieur-Doreur à Orléans)
Dos à 4 doubles nerfs
Excellent état intérieur
Couverture et dos conservés
205 pages – 165 x 230
Kipling nous conte dans cette nouvelle les mésaventures d’un homme – le narrateur – en mal d’inspiration qui tente de faire sienne l’histoire imaginée par un autre.
Cet autre, Charlie Mears, un jeune commis de 20 ans plein d’aspirations littéraires, est venu le trouver pour qu’il l’aide à améliorer son écriture. Le narrateur découvre très vite que, si Charlie n’a aucun talent littéraire, il se souvient avec exactitude d’expériences palpitantes vécues lors de vies antérieures. Convaincu que le récit de ces aventures pourrait donner lieu à la plus belle histoire du monde, le narrateur tente de persuader Charlie de lui raconter avec précision ces expériences enfouies au fond de sa mémoire.
Avec ce récit, Kipling aborde les questions relatives à l’écriture et à l’inspiration : Pourquoi écrit-on ? Peut-on écrire si l’on n’est pas le possesseur d’une histoire à raconter ? Comment s’en sort un écrivain dépourvu d’imagination ? Qu’est-ce qui importe le plus : le fond ou la forme ?
Cette nouvelle pose aussi la question de la transmission inconsciente des souvenirs, de la menace toujours présente de la perte et de l’oubli, de la dépendance enfin, qui s’installe entre celui qui sait et l’ignorant.
Charles Fouqueray (1869 – 1956): Originaire de Fouras (Charente-Maritime), il est admis en 1887 à l’École des beaux-arts de Paris, où il est l’élève d’Alexandre Cabanel et de Fernand Cormon. Fouqueray souhaite être admis à l’École navale, mais n’y parvient pas à cause de son faible niveau en mathématiques. En 1889, il expose au Salon des artistes français. Après son mariage avec Alice Jansé en 1893, il partage son temps et son activité de peintre entre Paris et Fouras, où il possède une maison. Épris de vie maritime, sa peinture s’en inspire fortement. Sa volonté d’obtenir le titre de peintre de la Marine est très rapidement affirmée. Il fait sa première demande 1895 auprès du ministre de la Marine et des Colonies sans succès, et réitère sa demande en 1902. Il expose au Salon (médaille de troisième classe et bourse de voyage pour la Belgique et les Pays-Bas). Vendant peu de toiles, il accepte des commandes pour des décorations d’édifices officiels en Charente. Il collabore à partir de 1890 à la revue Le Monde illustré, puis plus tard à L’Illustration, The Sphere, The Graphic, The Illustrated London news. Il devient peu à peu illustrateur pour des ouvrages, dont l’Album historique de l’Armée et de la Marine, ainsi que de nombreux romans et œuvres littéraires.
Si au début de sa carrière, son œuvre était plus proche de la peinture d’histoire et de genre, c’est son style orientaliste qui lui apporte la notoriété. Les commandes affluent pour des affiches, des lithographies, des illustrations d’ouvrages : Chez les anthophages d’Emilio Salgari (1904) ; Un sauvage de Léon Daudet (1907) ; Les Croix de bois de Roland Dorgelès (1925) ; Au Cœur des ténèbres de Joseph Conrad (1928) ; Kim de Rudyard Kipling (1931) ; Les mutinés de l’Elseneur de Jack London, Œuvres diverses de Charles Baudelaire (1934) ; Le Roman d’un spahi de Pierre Loti ; Le Tour du monde en 80 jours de Jules Verne. Il a décoré l’hôtel de ville de Niort et créé des panneaux décoratifs pour l’Exposition nationale coloniale de 1922 à Marseille, ainsi que plusieurs timbres-poste. En 1929, il reçoit également une commande pour l’hôtel de l’empereur d’Annam à Paris, avenue de Lamballe, et est chargé d’exécuter la fresque de la salle du conseil municipal de Montreuil (Seine-Saint-Denis). Il décore d’autres hôtels de ville, tels que celui de Fouras, du Bourget, de Vincennes, de Montreuil, et d’autres édifices comme le palais des congrès de Buenos-Aires (1932), la cathédrale de Gaspé au Canada (1933) et le palais de Fontainebleau(1943).
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