LA PORTE ÉTROITE

VENDU

André GIDE

DANIEL-GIRARD

CYRAL

Illustrations de DANIEL-GIRARD

Éditions CYRAL
6ème titre de la “Collection Française”

Exemplaire n°78 sur Rives

In-8° – 215 pages
Dimensions : 160 x 205

Belle reliure demi-maroquin marron à coins
Dos à 4 nerfs
Liseré doré aux coiffes
Couverture et dos conservés
Intérieur impeccable

C’est un homme amer et désabusé qui s’épanche dans ces pages, ces pages dont il nous dit d’entrée de jeu que “d’autres en auraient pu faire un livre; mais l’histoire que je raconte ici, j’ai mis toute ma force à la vivre et ma vertu s’y est usée.” Pourtant “La porte étroite” commence presque sur un mode bucolique: Jérôme et Alissa sont cousins, ils passent toutes leurs vacances ensemble en famille dans la propriété normande des parents d’Alissa… Mais sous ces dehors bucoliques, on perçoit très vite des interrogations pressantes, et même inquiétantes… Les questions suscitées par le comportement étrange, quelque peu lunatique, de Lucile Bucolin – la mère d’Alissa – plongée dans une perpétuelle langueur dont elle n’émerge que pour sombrer dans des “crises” violentes. Un comportement qui fait tache dans cette famille de la bonne bourgeoisie protestante, austère et dure au travail.

Au cours de ces mois d’été passés côte à côte, Jérôme et Alissa ont appris à tout partager, leurs lectures, leurs réflexions, les plaisirs tout simples du jardinage ou d’une promenade dans le parc, et jusqu’à leurs cheminements spirituels. Bref, Jérôme et Alissa s’aiment d’amour tendre, mais le lecteur sait dès la première page et l’aveu de Jérôme sur lequel s’ouvre ce livre, que leur amour ne s’épanouira pas. Et bien sûr, le lecteur ne peut que se demander pourquoi et comment tant de confiance, de tendresse et de complicité ont pu ne laisser derrière eux que cendres et amertume… Et le génie d’André Gide, et ce qui fait la grandeur de ce petit livre – même pas 200 pages -, est de ne pas répondre.

Daniel Girard (1890 – 1970) est né et mort à Paris. Fils de Max Girard (1860 – 1944), président de la compagnie des avocats agréés au Tribunal de commerce et de son épouse Marthe Berteil (1866-1952), fille du paysan du Lot Antoine Berteil, fondateur de la manufacture de chapeaux de luxe Berteil, Daniel Girard fut élève du collège de l’Île-de-France à Liancourt, où il reçut une éducation sportive à l’anglaise – il deviendra, quelques années plus tard international de hockey sur gazon. Mobilisé pendant toute la Première Guerre mondiale, il fut longtemps agent de liaison cycliste, notamment durant les batailles de l’Artois (1915) et de Verdun (1916). Sa mission, parfois périlleuse, était de porter des messages à vélo à toute heure de la journée ou de la nuit entre les différents postes de commandement. Début 1917, il se porte volontaire pour encadrer de jeunes tirailleurs algériens tout juste arrivés en France. Il est cité une première fois pour avoir secouru un officier lors d’une attaque au gaz. Blessé par un éclat d’obus lors d’une attaque aérienne en juin 1918, le sang froid avec lequel il  parvient à maintenir le calme lui vaut une seconde citation ainsi que la médaille militaire. Après sa convalescence, en raison de sa pratique de la langue anglaise, il est affecté comme interprète à Aix-en-Provence auprès du commandement allié. 

Après la guerre, Daniel Girard entre à l’Académie Julian, à Paris, où il devient illustrateur de livres pour bibliophiles – il en réalisera une trentaine. Il mena ensuite une carrière de graveur (bois et eau-forte). Plusieurs de ses gravures se trouvent aujourd’hui au musée Carnavalet, à Paris. Il fut également commissaire général puis président du Salon d’Hiver au Palais de Tokyo à Paris, une dizaine d’années jusqu’à son décès en 1970. Il s’est aussi démarqué en défendant la cause des artistes, afin qu’ils obtiennent des garanties sociales.

Commentaires

    Soyez le premier à laisser votre avis sur “LA PORTE ÉTROITE”

    Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *