LA TENTATION DE SAINT ANTOINE

VENDU

Gustave FLAUBERT

Pierre GIRIEUD

LIBRAIRIE DE FRANCE

Illustrations de Pierre GIRIEUD
Frontispice en couleurs
Librairie de France, 1923
Edition du centenaire
In-8° - 398 pages
Dimensions : 195 x 240
Reliure demi-basane marbrée miel signée MARSILLACH - maître-relieur
Dos à 4 nerfs ornés
Pièces de titre et d'auteur en basane noire
Couverture et dos conservés

Hanté dès 1835 par ce thème que le Caïn de Byron et le Faust de Goethe avaient déjà illustré, Flaubert écrivit trois versions de ce long poème cosmique où l’anachorète de la Thébaïde dialogue avec des apparitions successives. Antoine, évoquant les souvenirs trop vivaces de son passé, connaît à nouveau les tentations démoniaques : des visions de luxure, les séductions du pouvoir ou de la volupté le sollicitent ; plus troublante encore est l’apparition de son disciple, Hilarion, qui lui présente « tous les dieux, tous les rites, toutes les prières, tous les oracles », soulignant les contradictions des Écritures. Et quand, sous le nom de Sciences, le démon dévoile à Antoine les secrets de l’univers, l’anachorète aspire un moment à se fondre dans la matière dont il aperçoit l’extraordinaire foisonnement ; mais, dans le disque du soleil qui se lève, resplendit le visage du Christ. Alliance originale de l’évocation du monde gréco-latin du ive siècle et de l’énoncé des théories modernes, cette œuvre symbolique contient des tableaux d’une grande beauté plastique.

Pierre GIRIEUD Pierre GIRIEUD est né à Paris le 17 Juin 1876. D’une famille provençale, le peintre autodidacte quitte le sud de la France en 1900, une fois son service militaire terminé et part s’installer près de la Place du Tertre à Montmartre aux côtés des plus grands noms de l’Art Moderne, Braque, Kandinsky, Monge, Lempereur, Launay, Villon, Marquet, Manguin, Camoin, De Mathan, Puy et Picasso notamment.

L’artiste fréquente régulièrement le « Lapin Agile », célèbre lieu de rencontre où se retrouve la bohème montmartroise. Aiguillon actif du milieu intellectuel et artistique du début du XXe siècle, Girieud a une approche résolument novatrice de la peinture et s’attache à repousser les limites de la représentation traditionnelle par la force d’intenses recherches plastiques, s’inscrivant notamment dans les courants du fauvisme et de l’expressionnisme.

Remarqué lors de la première exposition organisée à la galerie Berthe Weill en 1901, Girieud est approché par de nombreux marchands qui s’intéressent à son travail. Cependant, l’artiste soucieux de sa liberté artistique et de ses « avancées picturales » ne se reconnait pas dans les contraintes qu’impose le marché de l’Art.

La palette fauve de Girieud que l’on retrouve dans son oeuvre « Perroquet et Oranges » (1902) annonce son affiliation au mouvement mené par Matisse et Derain. Le peintre participe au Salon des Indépendants de 1903 et 1904 puis au Salon d’Automne de 1905 et 1907. Sa facture expressionniste, cernée de noir, et dans laquelle les ombres trouvent une nouvelle intensité, apparaît quant à elle dès 1905 et reste nettement influencée par la découverte des toiles de Gauguin. Sous l’impulsion de son amitié avec Kandinsky, Girieud est le premier artiste français à intégrer les principes expressionnistes allemand et participer à la Nouvelle Association des Artistes de Munich – N.K.V.M. Il fait ensuite le lien entre les artistes français et allemands.

Durant la Grande Guerre Pierre Girieud est appelé au front. La perte de certains de ses amis les plus proches et les atrocités auxquelles il assiste marquent profondément Pierre Girieud qui se réfugie dans une vie nouvelle, partagée entre Paris et la Provence. Ses recherches plastiques s’articulent dès lors majoritairement autour de la fresque, technique qu’il enseigne au Caire.

Pierre Girieud meurt le 26 Décembre 1948 à l’âge de 72 ans, laissant une oeuvre qu’il est impossible de catégoriser. Singulière par sa poésie, empruntée aux préceptes nabis et à son passé symboliste, sa force expressionniste et sa palette fauve, la peinture de Girieud ne s’inscrit pas dans un courant mais témoigne avec ferveur d’un riche héritage artistique et d’une incroyable volonté novatrice.

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