LE ROI DES MONTAGNES

180,00

Edmond ABOUT

Charles DELORT

JOUAUST

Jouaust - Librairie des Bibliophiles, 1883

Collection : Bibliothèque artistique

Illustrations de Charles DELORT

Exemplaire n°43 (un des 20 sur papier Whatman) avec un double état des illustrations

Reliure demi maroquin marron à coins signée (Petit).

Pièce de titre en maroquin rouge.

Dos mosaïqué richement décoré.

Double liseré doré de séparation sur les plats.

In-4° - 300 pages.

Intérieur en parfait état.

Joint : une carte de visite de l'auteur adressée à un ami.

Remarque : Petit accroc sur le 1er plat.

Le Grèce aux environs de 1850… On y fait déjà du tourisme, mais en courant d’autres risques qu’aujourd’hui. Edmont About, fin connaisseur des Mille et Une Nuits, prend un malin plaisir à faire perdre pied à son lecteur… et à conduire les aimables voyageurs dont il nous conte l’aventure dans la gueule du loup : c’est à dire entre les mains du terrible Hadji Stravos, le  » Roi des montagnes « , bandit de son état. On en frémit, juste ce qu’il faut ; car les entreprises humaines sont souvent moins simples qu’il y paraît. Si terrible soit-il, le redouté Hadji Stravos redoute lui-même non la maréchaussée hellène mais ses vertueux  » actionnaires  » qui ne cessent de se plaindre de la faiblesse de son rendement à l’ouvrage. Situations cocasses, quiproquos en cascade, pièges tendus à ses personnages aussi bien qu’au lecteur… About n’épargne ni les innocents visiteurs étrangers, ni les bandits de service, ni l’administration hellène, ni l’humaine bestiole en général. On déguste cela comme un rhaki bien frais, en finissant par s’apercevoir que dans le gobelet de ce magicien le breuvage fait l’effet du meilleur champagne. Qui s’en plaindrait ? On a eu tort de si bien oublier Edmond About (1828-1885), rival malchanceux de Mérimée (qu’il égale et surpasse parfois), qui eut le tort d’être plus journaliste que romancier, d’écrire (presque) aussi bien que Voltaire, et de déployer dans ses écrits une vachardise feutrée qui lui valut un nombre considérable d’ennemis -notamment en Grèce, où il vécut longtemps…

Charles-Edouard Delort est un peintre né à Nîmes en 1841. Destiné d’abord à la carrière militaire, il renonça bientôt à ses premières visées et se mit sous la direction artistique de Gleyre, et, plus tard, sous celle de Gérôme. En 1865, il concourut vainement pour le prix de Rome; l’année précédente, il avait débuté au Salon avec deux petits sujets algériens. Son premier succès date du Salon de 1866 son tableau, inspiré par Longus, Chloé appelle au son de la flûte les bœufs volés par les pirates, Daphnis, se prenant à leurs cornes, est portee par eux, fut remarqué par une grâce idyllique bien d’accord avec, le sujet, dont la tradition semblait disparue avec Hamon; il est maintenant au musée de Nîmes.
Dans les oeuvres qu’il a peintes ensuite, Delort a fixé définitivement l’objectif de son talent; son pinceau fin, souple, nerveux, plein d’élégance et de fine observation, où se retrouve une profonde science du dessin et un grand souci des caractères propres d’une époque, se complaît presque exclusivement dans les sujets Louis XV. L’Embarquement de Manon Lescaut (S. 1875); Hallali dans un marché (S. 1878); Prise de la flotte hollandaise par les hussards de la République française (S. 1882), tableau d’un effet excellent, où les groupes de cavaliers, dessinés d’une manière parfaite, sont mis en valeur par une perspective aérienne des mieux conçues; l’Enlèvement (S. 1888); Retour d’exil (S. 1889), pour ne citer que les plus connues de ses oeuvres, lui assurent une des premières places parmi les peintres de genre de la fin du XIXe siècle.