LES CROIX DE BOIS

VENDU

Roland DORGELES

Mathurin MÉHEUT

ÉDITION DU LIVRE

Dessins et lithographies de Mathurin MÉHEUT

Édition du Livre, Monte-Carlo, 1947

Exemplaire n°2409 sur grand vélin blanc
In-8° - 325 pages - 170 x 220

Reliure demi-maroquin bleu
Intérieur en très bon état
Couverture conservée
Tête dorée

Remarque : Dos légèrement insolé - Nerfs frottés

Dès 1914, Roland Dorgelès (1886-1973), alors jeune journaliste, s’engage dans l’infanterie. Cette expérience marque son entrée en littérature. Considéré comme son chef-d’œuvre, Les croix de bois lui valent en 1919 le prix Femina.

Dans un style sans fioritures, le roman retrace le quotidien de Gilbert Demachy, un étudiant plein d’illusions qui a rejoint le 39e régiment d’infanterie. En restituant la réalité des tranchées  – les attaques, les bombardements, les échanges entre camarades dont beaucoup finiront le long d’une route sous une simple croix de bois –, ce récit aux accents de farce macabre dépeint la « boucherie » dont naquit le XXe siècle.

Avec Les Croix de bois, Dorgelès révélait l’abominable vérité d’un conflit à peine achevé : celle que taisaient les journaux et que les civils refusaient d’entendre de la bouche des rares rescapés. Par sa valeur de témoignage et par l’engagement pacifiste de son auteur, ce roman reste un des plus célèbres pamphlets contre la guerre, bouleversant hommage aux héros inconnus qui en furent les acteurs.

Fils d’un artisan lamballais, Méheut manifeste très tôt des dons artistiques et sort à 20 ans, brillamment diplômé de l’école des Beaux Arts de Rennes. Il s’inscrit ensuite à l’Ecole nationale des arts décoratifs à Paris et suit les cours d’Eugène Grasset à l’Ecole normale d’enseignement du dessin. Très vite, il collabore comme peintre décorateur à la prestigieuse revue Art et décoration. Puis il va à la Station de biologie marine de Roscoff pour illustrer Etude de la mer, flore et faune de la Manche et de l’Océan. Ce livre publié en 1913 et exposé avec d’autres travaux le fait accéder à la notoriété.

Il part au Japon en 1914 avec la bourse Autour du monde financée par la fondation Albert Kahn. Au Japon, il trouve la confirmation de ses choix iconographiques, telle la représentation de l’essentiel avec un minimum de moyens. Son séjour est interrompu par la mobilisation générale. D’abord simple fantassin dans les tranchées, Méheut est nommé lieutenant en 1917 et attaché au service topographique de l’état-major de la 1re armée. Peintre combattant sur le front d’Artois et en Argonne, il dessine la vie quotidienne de ses pairs. Le crayon ou le pinceau toujours à la main, il rapporte une quantité de documents sur cette période.

Démobilisé en 1919, il se retire dans le pays bigouden pour tenter de se ressourcer. Pendant deux ans, il prépare sa deuxième exposition personnelle au musée des Arts décoratifs à Paris. Il y pense depuis son retour du Japon. Cette exposition devra être à la hauteur de la précédente en 1913.

Les oeuvres exposées reflètent ses anciennes tendances et d’autres qui annoncent, tant par le graphisme que leur thématique, le Méheut des années trente et quarante. C’est dans la deuxième partie de l’exposition consacrée à sa terre natale que Méheut va tirer le meilleur de son art afin de s’imposer comme le peintre de la Bretagne. En présentant une dizaine de panneaux décoratifs sur la vie en Bretagne, il s’affirme comme le décorateur et va obtenir ainsi de nombreuses commandes publiques et privées.

Pendant l’entre-deux-guerres, Méheut est au sommet de sa carrière. Il est connu aussi bien comme décorateur, illustrateur et céramiste. Dès l’après-guerre, débute une collaboration de plus de trente ans avec les faïenceries Henriot à Quimper, mais aussi avec la Manufacture de Sèvres et Villeroy & Boch. Les grandes compagnies maritimes confient à Méheut la décoration de leur plus beaux paquebots, ambassadeurs de tout un art de vivre. Et enfin, les éditeurs continuent à faire appel à lui comme révélateur de la Bretagne à Paris.

Il a aussi l’occasion d’enseigner dans plusieurs écoles prestigieuses : l’école Boulle en premier lieu, de 1912 à 1913 puis de 1919 à 1928 et l’école Estienne où il fait un bref passage en 1921. Après une interruption de quelques années pour se consacrer à sa carrière, il a de nouveau l’occasion d’enseigner, pendant la seconde guerre mondiale, de 1941 à 1943, cette fois à Rennes, à l’école des Beaux-Arts où il fut élève. De ces dernières années d’enseignement, un élève marqué par son professeur fera une carrière internationale dans le cinéma d’animation : Frédéric Back.

Source : http://www.musee-meheut.fr

Commentaires

    Soyez le premier à laisser votre avis sur “LES CROIX DE BOIS”

    Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *