LES PETITS MESSIEURS DE NÈVRES

VENDU

Henri de RÉGNIER

Paul JARACH

A. & P. JARACH

Illustrations de Paul JARACH

Éditions A. & P. Jarach, 1944

Tirage limité à 450 exemplaires
Exemplaire n°74 sur vélin de Rives
In-8° - 76 pages - 160 x 235

Reliure demi-maroquin rouge
Intérieur en très bon état
Couverture conservée
Tête dorée
Liserés dorés sur les coiffes

Pour conter cette historiette, M. de Régnier nous a donné quelques lettres imaginaires de ses personnages. C’est l’abbé Bautour qui écrit au médecin M. le Tilleul les détails de la perte de son élève, malingre et souffreteux. M. le Comte, le fils aîné du duc de Nèvres, que son père à force d’exercices physiques a exposé au trépas dans une chasse à courre ; c’est M. le Tilleul qui, chargé par le duc puni une première fois, de réprimer l’exubérance de santé du cadet M. le chevalier de Nèvres fait savoir à l’abbé comment, grâce aux soins énergiques qu’il lui prodigue, ce malade malgré lui devient bientôt si réellement malade que la missive éplorée de Mme la duchesse de Nèvres n’aura plus qu’à nous apprendre la triste conclusion. Il y a une comédie de tendresse bouffonne et mélancolique dans l’opposition des traitements qu’on fait subir aux deux frères, et quelle malice dans le récit de la consultation, où M. le chevalier complètement déshabillé pour être examiné par quatre docteurs, est prié d’uriner dans une ampoule de verre, n’y consent qu’une fois affublé du bonnet carré et des lunettes de l’un d’eux, et soudain pisse au nez du pauvre savant qui laisse choir la cornue, pendant que le héros s’échappe, « tout nu, les bésicles au nez, et bonnet en tête ». Il semble que pour cette jolie nouvelle, M. de Régnier ait retrouvé le secret du style à la fois familier et de grand air de la fin du XVIIe siècle ; sa phrase est d’un tour léger et parfois d’une impertinence adorable, et sa syntaxe d’une élégance et d’une distinction de race ; quelque chose en elle rappelle la grâce mutine des petits abbés, et sa période d’une harmonie incomparable sait faire des courbettes comme une marquise. Son style a perdu l’allure un peu compassée qu’il avait encore en de précédents contes ; l’esprit fin et délicat de M. de Régnier s’y trouve plus à l’aise, et tout cela joint à l’heureuse invention l’anecdote, paraît faire des Petits Messieurs de Nèvres une sorte de petit chef-d’œuvre.

Paul Jarach, qui signe parfois Paul Chambry, est un dessinateur né à Lyon. Il se partage longtemps entre le dessin publicitaire, la mode et l’illustration de livres. Un de ses premiers livres illustrés est L’amour fessé en 1916, pour lequel il réalise 25 dessins. Suivront des ouvrages d’auteurs connus ( Lamartine, l’abbé Prévost, Kipling) ou aujourd’hui bien oubliés ( Jean Variot, Henri Malo). Il collabore à diverses publications comme Lectures pour tous, la Vie parisienne, après avoir donn ses premiers dessins à L’Assiette au beurre. C’est seulement en 1941 qu’il signe systématiquement sous son véritable nom. Sa collaboration à L’Illustration a été occasionnelle, avec 7 dessins pour un article d’Olivier Quéant intitulé “Pour un code de la foule en métro”, publié le 17 octobre 1942. 

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