24 illustrations en couleurs d’Émilien DUFOUR
9 hors-texte 4 hors-texte et 11 en-tête
Truffé d’un dessin original au crayon réhaussé à l’encre
de chine et signé de Emilien DUFOUR
Editions Calmann-Lévy, 1936
Envoi autographe de l’artiste
In-8° – 282 pages
Dimensions : 185 x 230
Un des exemplaires sur vélin
Reliure demi-chagrin bleu à coins
Intérieur en bon état, en partie non coupé
Couverture et dos conservés
Remarque : Couverture tachée aux coins sans conséquence sur l’intérieur
Le récit nous entraîne tantôt dans l’immensité morne et la beauté sublime des mers du Sud, tantôt au cœur de terribles déchaînements des éléments à l’autre bout de la planète (la description de la tempête et de son vécu par les marins, véritable morceau d’anthologie est sans doute le passage qui m’a le plus marquée) ou encore sur cette mer brumeuse, à quelques encablures parfois des dangereux rochers qui longent la côte bretonne. Loti témoigne là de divers aspects de cette vie faite de routine, d’aventures et de renonciations que menaient ces jeunes hommes d’équipage, une “vie drastique au large”, une vie de “séquestration sur (un) couvent flottant” que troublaient la nostalgie de la terre natale ou le rêve de la liberté par la désertion dans de grands sursauts de mélancolie ou de révolte contre cette discipline de fer des navires de guerre.
Mais “Mon frère Yves” n’est pas seulement un roman de la mer. La relation des séjours à terre, après de longues périodes de campagne sans revoir les siens, tient tout autant de place dans le récit : séjours de tous les dangers dans ce sinistre port militaire de Brest où vit toute une population misérable – notamment les ouvriers de l’arsenal -avec ses bouges et où sévit un alcoolisme endémique ou retours dans les familles, dans une Bretagne de l’intérieur, aux teintes grises ou roses selon la saison, une Bretagne encore complètement isolée, primitive, qui perpétue ses traditions ancestrales.
Si les péripéties de la vie d’Yves en but à son éternel combat contre lui-même captent l’intérêt du lecteur dans la première moitié du roman, la suite comporte des passages plus mièvres bien que l’auteur sache relancer l’inquiétude au sujet du devenir de son personnage.
Mais comme toujours, chez Loti, c’est moins l’histoire qui importe que la magie, le charme de son écriture, cet art consommé des longues descriptions, cette façon de restituer des impressions, de recréer des atmosphères dans laquelle il excelle.
Appartenant à la classe 1914, il fut mobilisé dès le mois de septembre 1914 et connut vraisemblablement le front dès le mois de décembre 1914, en Belgique, dans les environs de Leper, au 135e régiment d’Infanterie. Mais, dès le mois de Mai 1915, sa santé se détériorant, il fut versé à la 24e section des Infirmiers militaires du Gouvernement militaire de Paris.
Il put ainsi, dès 1916, se livrer à son art de dessinateur en créant des cartes postales sur des thèmes militaires.
Après sa démobilisation en avril 1919, il serait devenu Sociétaire des Humoristes et aurait collaboré à diverses revues (Soleil du Dimanche (1893-), Le journal pour tous (1898-), Le Rire (1904-), L’Amour (1909-), Fantasio (1922-1925), La Charrette Charrie (1923-), Le Progrès civique (1923-1924), La Petite Illustration (1935). Puis, en 1932, il aurait exposé à Paris, aux Salons des Tuileries et aux Salons d’Automne dont il était vraisemblablement sociétaire. Il fut aussi l’un des illustrateurs des Oeuvres complètes d’Anatole France publiées (1925-1935) chez Calmann-Lèvy.
Une de ses oeuvres les plus appréciées semble être l’édition de Mon frère Yves de Pierre Loti parue chez Calmann-Lévy en 1936 ; Peintre de portraits et de paysages, il a, à partir de 1932, régulièrement exposé au Salon des Tuileries et au Salon d’Automne.
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