LES VAGABONDS

VENDU

Maxime GORKI

Jean LÉBÉDEFF

MORNAY

Illustrations de Jean LÉBÉDEFF

Éditions Mornay, 1921

Belle reliure demi-maroquin chocolat à coins signée BLANCHETIÈRE sans défaut

Dos à 5 nerfs

Tête dorée

Couverture et dos conservés

Exemplaire n° 165 sur papier de Rives

6ème titre de la collection "Les Beaux Livres"

In-8° - 280 page - 160 x 205

Intérieur impeccable

Les trois nouvelles dans “Vagabonds” donnent une image terrible de la Russie au début du vingtième siècle par l’intermédiaire de ses bas-fonds : mendiants, vagabonds, journaliers ou petite criminalité; en un mot, par tous les marginaux qui luttent journellement contre la faim. Dans “Tchelkache”, un malfaiteur cynique rencontre un pauvre paysan à la recherche d’argent “pour être vraiment un homme”. Le malfaiteur fait la noce après chaque coup, alors que le paysan veut enfouir l’argent dans la terre. Le petit criminel ne connaît qu’un évangile : “Sois ton seul maitre”. Dans “Mon Compagnon”, un débardeur rencontre un vagabond, qui prétend être un prince géorgien perdu. Ensemble, ils font la route vers le pays d’origine de ce dernier, en cherchant du travail comme journaliers. Ce retour est une véritable traversée de l’enfer peint avec des tableaux dignes d’un Bosch : “des individus désirant comme nous du travail, se contentaient de regarder en spectateur la construction des Docks. La ville entière était infestée de hordes moroses, de gens épuisés, de crève-la-faim ; les va-nu-pieds y grouillaient comme des loups.” ou “il était effrayant de voir le nombre de gens qui sollicitaient du pain. Tous ces enfants étaient blafards ; ce n’était pas du sang qui paraissait circuler sous leur épiderme bleui, mais un liquide immonde, fétide et corrompu. Leurs yeux semblaient demander à leurs parents de quel droit ils les avaient mis au monde.”

Jean Lébédeff (ou Ivan Lebedev), né à Bogorodsk (Russie) le 25 novembre 1884 et mort à Nîmes le 21 septembre 1972, est un graveur sur bois et peintre libertaire français.

Jean Lébédeff fut un illustrateur fécond, il est considéré comme l’un des plus importants graveurs sur bois du xxe siècle. Issu d’une famille de commerçant en grain russes, Jean Lébédeff obtient à l’âge de 22 ans un diplôme de navigateur puis devient capitaine de navire sur la Volga. En novembre 1908, il fait expulser de son navire des gardes du tsar à cause de leurs comportements déplorables, et, pour échapper à la répression, quitte le pays. En 1909 il s’installe à Paris, dans le 5e arrondissement et prend des cours de dessins. Il est reçu aux Beaux Arts. Il fréquente divers groupes d’artistes russes, dont un, anti-tsariste, qui se réunissait au 54 avenue du Maine. Il suit les cours du maître graveur Paul Bornet qui l’initie à la xylographie, art qu’il ne cessera de pratiquer toute sa vie durant. Il opte à contre-courant des graveurs de son temps, pour le travail sur bois de fil et la taille au couteau japonais. Ce qui lui permet d’affirmer immédiatement son style personnel reconnaissable entre tous.

À Montparnasse, il fréquente de nombreux artistes tels Picabia, Maïakovski, Ravel, Pierre Mac Orlan, Éric Satie, Blaise Cendrars, Soutine, Modigliani, André Salmon, mais aussi l’atelier de Henri Matisse à Issy-les-Moulineaux et celui d’Anatole France au bois de Boulogne. Pendant l’occupation allemande, il cache dans son atelier de Fontenay-aux-Roses plusieurs amis juifs et anarchistes traqués par la Gestapo et pour lesquels il falsifiera à plusieurs reprises les papiers d’identité.

Lébédeff illustra des centaines d’ouvrages, aujourd’hui recherchés par les bibliophiles. Parmi ces ouvrages se trouvent quelques livres uniques, illustrés avec des dessins originaux en couleurs, qui sont des véritables chefs-d’œuvre. Le plus connu est Les églogues (Paris, 1942) avec le texte de Jean Giono calligraphié par Guido Colucci. 

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