Eugène Grasset, né à Lausanne le 25 mai 1845 et mort le 23 octobre 1917 à Sceaux, est un graveur, affichiste, décorateur et architecte français d’origine suisse, représentatif de l’Art nouveau. Il exerce son talent dans tous les domaines des arts décoratifs : architecture, décoration, illustration, graphisme, mobilier, bijouterie, vitrail…
Il commence sa carrière comme peintre, dessinateur d’aquarelles et sculpteur. En 1869 et 1870, il travaille à la décoration du théâtre de Lausanne. Puis à Paris, il fournit des modèles pour des fabriques de fournitures, de tapisseries, de céramiques et de joaillerie, où il acquiert vite une bonne réputation.
À partir de 1877, il réalise des estampes pour illustrer des ouvrages. Ainsi pour « l’Histoire des quatre fils Aymon, Eugène Grasset est le premier à utiliser une technique de gravure chimique en relief mise au point par Charles Gillot. Ce procédé (appelé gillotage) permet d’imprimer ensemble textes et illustrations de plusieurs couleurs ce qui constitue les débuts de la photogravure. Charles Gillot utilisa plus de 1000 planches pour réaliser ce travail. Chaque page de teinte différente est décorée de vues de villes, d’arabesques florales aux polychromies variées de motifs architecturaux, costumes, armes. L’influence du japonisme se retrouve dans les illustrations, la composition et les titres. La mise en page est novatrice, les cadres débordent, les plans se superposent. Ces choix novateurs pour l’époque font considérer l’ouvrage comme un véritable manifeste de l’Art nouveau en bibliophilie. Grasset est membre et/ou collaborateur de plusieurs revues, pour lesquelles il réalise de nombreuses illustrations : Paris illustré, Art & Décoration, L’Estampe et l’Affiche, Les Maîtres de l’affiche.
Grasset dessine l’enseigne du cabaret Le Chat noir, la silhouette d’un chat sur un soleil d’or se prélassant entre deux colossales lanternes de fer forgé. En 1890, Grasset modifie le logotype imaginé en 1876 par Émile-Auguste Reiber pour le dictionnaire Larousse, où figuraient des pieds de pissenlit : deux en fleur et, déjà, un avec des aigrettes dont est représentée la dispersion, illustrant la devise accompagnatrice : « Je sème à tout vent ». La version de Grasset, sur une idée de Georges Moreau, cofondateur de Larousse, y ajoute une nymphe (souvent nommée « semeuse » dans les sources) : la main droite sur le cœur, elle tient de la main gauche une unique tige de pissenlit dont elle souffle les aigrettes qui s’envolent.
Les livres de cet illustrateur au catalogue