André SAGLIO dit Jacques DRÉSA

Dresa

Jules André Saglio, dit Jacques Drésa ou Drésa, né le 11 janvier 1869 à Versailles et mort le 16 mai 1929 à Paris, est un peintre, décorateur et costumier français.

Commissaire du gouvernement français pour les expositions des Beaux-Arts de 1890 à 1921, il créa les décors et les costumes de nombreux spectacles au théâtre des Arts de 1910 à sa mort.

Son père Edmond Saglio est le gendre d’Édouard Charton, homme politique et fondateur-rédacteur du Magasin Pittoresque et du Tour du monde.

En 1889, André Saglio est attaché au ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts pour l’Exposition universelle de Paris. En 1897, il est adjoint du commissaire des Expositions, Henri Giudicelli, pour l’Exposition internationale de Bruxelles. Les échanges d’œuvres et d’artistes sont alors fréquents entre la France et les États-Unis. André Saglio facilite les démarches des Américains à Paris. En 1904, l’Exposition universelle célèbre à Saint-Louis (Missouri), l’achat à la France du territoire de Louisiane. André Saglio est chargé de l’expédition et de la présentation des œuvres d’art au pavillon français ; il écrit : « Quelle aventure que d’emmener jusqu’au milieu de l’Amérique près de 200 000 kg d’œuvres d’art qui représentent près de 7 000 000 de francs. »

En 1907, Jacques Rouché acquiert La Grande revue. Il y attire nombre d’écrivains, critiques d’art, artistes : Jacques Drésa est l’un d’eux. Jacques Rouché a coutume de les réunir à dîner, les mercredis, avec des hommes politiques et autres gens remarquables. André Gide raconte une de ces soirées où Saglio provoque son agacement par un « éloge outré » adressé à Gabriele D’Annunzio.

En 1910, Jacques Rouché loue pour trois saisons le théâtre des Arts. Pour la vingtaine de créations qu’il y donnera, il engage ses dessinateurs, dont certains comme René Piot, Maxime Dethomas ou Drésa n’ont jamais travaillé pour le théâtre.

Drésa fait désormais partie du Tout-Paris : aimable causeur, on le voit chez madame Lucien Muhlfeld, chez Marguerite de Saint-Marceaux, en compagnie de Paul Morand parmi les Français de Venise, chez Misia Sert avec Jean Cocteau. Il dessine, pour La Gazette du Bon Ton fondée en 1912 par Lucien Vogel (avec le soutien de Paul Poiret), des gravures de mode légendées avec humour. Jacques Drésa y apparaît avec des artistes de renom : George Barbier, André Édouard Marty ou Georges Lepape, entre autres. La revue donne alors le « la » des élégances parisiennes.

Louis Süe, en rupture avec l’Art nouveau, fonde avec Drésa et quelques autres artistes et artisans L’Atelier national, qui produit meubles, étoffes, papiers peints, céramiques et tous objets de décoration intérieure. Par ailleurs, Drésa dessine et peint affiches, faire-parts, cartes de menus, abat-jours et nombreuses petites aquarelles inspirées du XVIIIe siècle.

La Première Guerre mondiale est déclarée le 2 août 1914. Le 4 septembre, les Allemands sont à Reims. André Saglio, alors à Bourbonne-les-Bains, près de ses amis Jeanne et René-Xavier Prinet, se fait infirmier auprès des blessés de guerre. Fin septembre, il revient à Paris et s’engage en tant que volontaire dans l’artillerie comme canonnier de 2e classe ; il a alors 45 ans . Il est envoyé au front et y restera jusqu’en août 1916. Le 16 juillet, il a été nommé sous-lieutenant à la bataille de Verdun. Exténué, malade, il ne retournera pas au front.

Chaque année de l’après-guerre, une nouvelle création théâtrale porte la signature de Drésa pour les décors et les costumes. André Saglio, miné par le mal dont il souffre depuis des années, meurt à son domicile, 23 rue Oudinot, le 16 mai 1929.

 

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