Né à Paris le 18 Novembre 1881, Paul BAUDIER, éveillé par le charme du Gâtinais de son enfance, fut très tôt attiré par la campagne qui influença toute son œuvre. Ses études secondaires terminées, il devient élève et collaborateur de son oncle Edmond Duplessis. Initié, vers le même temps, à la technique de la gravure sur bois par son oncle et par Eugène Dété, il travaille bientôt pour la « vie illustrée ». Il expose à Paris, dès 1900, aux Indépendants et au Salon des Artistes Français où il présente un bois original : le portrait de sa mère. Il se marie, a trois enfants et part habiter Gentilly.
Il suit les cours de dessin chez Juillan, Colarossi, dans diverses académies, et passe brillamment, avant son service militaire, le concours des meilleurs ouvriers de France.
Mobilisé en 1914, grièvement blessé dès les premiers mois de guerre et fait prisonnier, il restera pendant deux ans en Allemagne, puis douze mois en Suisse : il y peint et dessine des scènes de camp de prisonniers, ainsi que des paysages qu’il expose, avec succès, à Genève.
Rentré en France, Paul BAUDIER devient sociétaire des Artistes Français, il avait déjà obtenu, au Salon de cette Société, une mention honorable en 1903 et une médaille en 1906. En 1923, il se voit décerner la médaille d’argent, en 1927, une médaille d’or à l’exposition Internationale, et une médaille d’Honneur en 1943. Membre du comité et du Jury des Artistes Français dont il devient Président, il est fait en 1948, chevalier dans l’Ordre National de la Légion d’Honneur. Telles sont les principales récompenses et distinctions que Paul BAUDIER obtiendra au cours de sa vie. Elles furent bien méritées, car cet artiste, infatigable travailleur, laisse un œuvre considérable et prestigieuse comme dessinateur, peintre, graveur et illustrateur.
Qu’on en juge par cette simple énumération de ses principaux travaux au cours d’un demi-siècle. Il a illustré des Confessions de Saint-Augustin, La Femme pauvre, de Léon Bloy, Monsieur des Lourdines, d’Alphonse de Chateaubriand, Civilisation, Possession du Monde, La Vie des Martyrs, de Georges Duhamel, Le Chemin de Velours, Lettres à l’Almazone et Lettres à Sixtine, de Rémy de Gourmont, La Lumière qui s’éteint, de Rudyart Kipling, La Vie de Beethoven, La Vie de Michel-Ange, La vie de Tolstoï, de Romain Rolland, La Maîtresse Servante, des frères Tharaud, Amour, Odes en son honneur, Romances sans paroles de Paul Verlaine, Numa Roumestan, d’Alphonse Daudet, etc…
D’autres ouvrages sont publiés par Paul BAUDIER « aux dépens de l’artiste ». On lui doit aussi des travaux exécutés pour des sociétés de bibliophiles ; il illustre, par exemple de bois en couleurs, les Lettres élémentaires sur la botanique, de Jean-Jacques ROUSSEAU, pour les pharmaciens bibliophiles.
Graveur éminent, ses illustrations sont nombreuses et remarquées. Il fréquente le célèbre Groupe de l’atelier Lachenal à Chatillon où il se fait des amis parmi les artistes rencontrés. Sous le charme de cette ville et de ses environs, il décide d’y habiter et fait construire, en 1927, un pavillon et atelier rue des Egroux (actuelle rue Guy Moquet).
C’est sous le cèdre de Chatillon qu’il se plaisait en compagnie de ses amis, les Maîtres céramistes Edmond, Jean-Jacques et Raoul Lachenal. Il rencontra dans cette ruche toujours accueillante, la grande Sarah Bernhardt, les peintres Van Dongen, Foujita et Suzanne Tourte, les sculpteurs Agnès de Frumerie, Halbout, Rispal, Févola…
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