L’ANCRE DE MISÉRICORDE

60,00

Pierre MAC ORLAN

Paul-Louis GUILBERT

ROMBALDI

Illustrations originales de Paul-Louis GUILBERT
gravées sur cuivre et réhaussées au pochoir
Editions Rombaldi, 1951
In-8° - 238 pages
Dimensions : 160 x 205
Reliure demi-vélin à coins
Dos lisse ornée d'un motif peint
Tête dorée
Couverture conservée
Exemplaire n°973
Intérieur en très bon état
Bel exemplaire
Non coupé

Ont-ils bien raison, les bibliothécaires qui classent volontiers ce titre dans le rayon “littérature enfantine” ? Certes le héros de ce roman d’aventure est un adolescent. Mais au delà d’un récit initiatique certes profitable à un enfant, l’histoire du forban repenti qui n’arrive pas à échapper au démon de l’aventure s’avère aussi riche de leçons pour un adulte. D’ailleurs, pour le familier des choses de la mer, le titre de ce roman a une signification dramatique tout à fait particulière. Sur les navires à voile pour qui la tenue d’un mouillage pouvait être question de vie ou de mort, l’ancre de miséricorde était la plus grosse du bord, celle qu’on ne jetait jamais qu’en toute dernière extrémité, afin d’éviter, s’il était encore temps, que le bateau soit jeté à la côte. Et voici qui éclaire cette histoire d’un jour nouveau…  

Quoiqu’il en soit, avec L’Ancre de miséricorde, nous revenons à Brest. En 1777 ainsi que le précise le narrateur dès les premières lignes de son récit, à une époque où l’éventualité d’une guerre contre l’Angleterre se faisait chaque jour plus vraisemblable. L’époque importe car la géographie de Brest a bien changé. Jusque vers la fin du XIXe siècle en effet, une bonne partie de l’estuaire de la Penfeld, au pied du château, sous le Pont levant et au-delà, n’étaient pas port de guerre mais de commerce. La ville s’y étendait avec ce quartier mal famé de Keravel que Mac Orlan décrit aussi précisément que s’il y avait vécu.     

Afin de parfaitement inscrire son histoire dans un contexte historique, Mac Orlan multiplie les détails. Comme dans À bord de l’Étoile Matutine , on retrouve le Brûlot Fournier qui d’auberge, est devenu le café des notables brestois (même si les serveuses y sont toujours aussi délurées). On y entend à nouveau parler du régiment de Karrer, formé en 1720 ainsi que le précise l’auteur dans une note, et tout juste dissous à l’époque où se passe L’Ancre de miséricorde. Quant à Nicolas de Bricheny, l’ami artiste du jeune narrateur, il est bien entendu Nicolas Ozanne, ingénieur et peintre à qui on doit des représentations du port de Brest célèbres pour leur extraordinaire finesse.  

Paul-Louis Guilbert (1886-1952) était l’un des grands chroniqueurs de la vie à Paris. Artiste autodidacte (à part quelques leçons avec Manuel Robbe), Guilbert a abandonné son travail en 1923 pour se consacrer à l’art. À partir de 1925, il expose au Salon des indépendants et à partir de l’année suivante à la Société des Artistes Français.

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