M. DE CLÉRAMBON

150,00

Maurice MAINDRON

Henri MONIER

Éditions du BÉLIER

Illustrations d'Henri MONIER

Editions du Bélier, 1945

Grand in-8° – 260 pages
Dimensions : 180 x 265

Tirage à 640 exemplaires
Un des 80 (n°165) sur vélin supérieur

Belle reliure demi-maroquin bleu nuit à coins
Dos à 5 nerfs
Couverture et dos conservés
Intérieur impeccable
Non coupé

En parfait contraste avec Saint-Cendre, voici M. de Clérambon. D’après les apparences, M. de Clérambon s’inspire des mêmes maximes que son ami : il semble, comme le marquis, un voluptueux égoïste et cynique. Il force les femmes, lui aussi, dans les sacs de villes ou de forteresses : il entretient une manière de sérail dans son château de la Rochethulon. Mais il se revanche par ces mœurs de soudard d’un chagrin secret. M. de Clérambon est l’homme qui déplaît aux femmes. Pourquoi ? Il n’est ni laid ni contrefait. Seulement, il est brusque, timide, maladroit. Il est capable d’aimer, tandis que Saint-Cendre en est incapable ; et Maindron insinue parfaitement que c’est en quoi réside la véritable infériorité de M. de Clérambon. À se rappeler certain regard, « M. de Clérambon frissonnait sous ses armes, au milieu de ses soldats, parmi les bruits et le cliquetis des harnois, dans l’épais fourmillement des piques. Une armée cent fois plus nombreuse, toutes les artilleries du monde n’auraient pu changer ce regard ». N’est-ce pas saisissant, l’angoisse de cet intrépide et féroce massacreur, désarmé, paralysé, anéanti par un amour malheureux ? Tel est, d’après Maindron, l’inévitable lot des cœurs sincères et profonds. 

Henri Monier est né le 4 avril 1901 à Hallencourt (Somme) et mort le 3 mai 1959 à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine).

Son père était receveur de l’enregistrement dans la Somme, il le suit avec sa famille au Bois d’Oingt quand il y est muté, suit un parcours scolaire à Villefranche-sur-Saône. Toute sa vie il restera épris du Beaujolais et de ses vins. Son ami Henri Jeanson pourra écrire : « Pour moi le Beaujolais — le Beaujolais de l’année — aura toujours un goût de Monier. Un goût de vivre ! »

Il publie ses premiers dessins dans les revues Bonsoir, L’Ère nouvelle et Le Peuple. Sa date d’entrée au Canard enchaîné est contestée : 1919 ou 1923. Il collaborera avec ce titre de presse jusqu’à sa mort. Parallèlement à son activité de dessinateur de presse, Henri Monier illustre de très nombreux ouvrages, parmi lesquels (mais pas exclusivement) de nombreux livres pour enfant. Il réalise par exemple les aquarelles, ensuite reproduites au pochoir par les établissements Nervet, du roman Saint-Cendre de Maurice Maindron. Citons aussi, pour mémoire, six illustrations pour une édition de Candide et autres contes de Voltaire parue dans la collection Gründ illustrée en 1942.

Son dessin est caractérisé par un trait assez simple, rond, et cependant très précis. Les personnages sont définis en quelques contours. Ces mêmes personnages possèdent tous des « yeux blancs », sans pupille (qu’il s’agisse d’humains ou d’animaux). Les proportions des corps ne sont pas nécessairement régulières, les bras pouvant être fortement allongés, les visages grossis ou légèrement déformés pour leur donner une caractérisation. Les décors sont également très sobres.

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