Mlle CLOQUE

45,00

René BOYLESVE

ÉDITIONS DE LA REVUE BLANCHE

Editions de la Revue Blanche, 1899

Belle reliure demi-chagrin rouge signée P. DAYRE

Dos lisse orné

Tête dorée

Couverture conservée

Cinquième édition

In-12° - 398 pages - 125 x 185

Remarques : pages jaunies

L’intrigue générale du roman a pu être ainsi résumée : « Parce que mademoiselle Cloque et le comte de Grenaille-Moncontour ne sont pas d’accord sur les dimensions d’une basilique en construction, la nièce de l’une n’épousera pas le fils de l’autre! »

Si René Boylesve utilise comme support de son roman le fait historique de la guerre des basiliques à Tours, il n’en fait pas le thème principal de son récit ; cet événement n’intervient que comme fil conducteur de l’histoire. L’auteur s’attache avant tout à décrire, d’une manière tendrement ironique, l’esprit chevaleresque et les combats d’arrière-garde de son héroïne, finalement « vaincue par les forces de l’opportunisme et de l’hypocrisie ».

Il dépeint également les compromissions des uns et des autres : les religieux comme Mgr Fripière et la plupart des basiliciens préfèrent abandonner leur idéal pour ne pas risquer de tout perdre ; la famille Grenaille-Moncoutour choisit l’alliance avec les banquiers israélites Niort-Caen, mieux à même d’assurer son avenir au sein de la bourgeoisie qu’une union avec la désargentée Geneviève ; quant à madame Pigeonneau-Excelcis, c’est sans état d’âme qu’au nom de l’intérêt commercial elle choisit d’ouvrir sa librairie à des œuvres profanes, comme Nana, après son déménagement dans la rue Royale.

Au milieu de ces retournements d’alliances et d’opinions, mademoiselle Cloque, et dans une certaine mesure monsieur Houblon, gardent tout au long du roman les mêmes convictions et une droiture d’esprit sans faille. La droiture d’esprit de mademoiselle Cloque confine même à la rigidité, puisqu’elle fait passer sa foi et son interprétation des convenances avant les sentiments familiaux, qu’elle éprouve pourtant. C’est pourquoi André Bourgeois n’hésite pas à la qualifier de « monstre » malgré son caractère foncièrement bon, comme le père Grandet d’Honoré de Balzac qui, lui aussi, sacrifie le bonheur d’une enfant.

Le marquis d’Aubrebie conserve une totale neutralité mais sous des dehors détachés et parfois légèrement cyniques, il apparaît dans les dernières lignes de l’ouvrage qu’il était peut-être le seul véritable ami, sincère et désintéressé, de mademoiselle Cloque.

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