Henry LEMARIÉ

Portrait de Colette

Henry LEMARIÉ (1911-1991), illustrateur, peintre miniaturiste est  l’un des plus célèbres de notre époque. 

Il a vu le jour à Tours en décembre 1911, dans l’ancien relais de poste des Messageries royales, près de la maison natale de Balzac. Par sa grand-mère paternelle, il descend d’une vieille famille de marchands tourangeaux qui a travaillé dans la soie au XVIe siècle.
Après des études littéraires chez les jésuites à Tours, il a voulu suivre la tradition artistique de son aïeul maternel, Louis Watteau, de Lille, neveu d’Antoine Watteau. De 1930 à à 1936, il étudie aux Beaux-Arts, à Paris, avec de futurs grands artistes comme lui : Lucien Fontanarosa, Yves Brayer, Robert Humblot et André Hambourg. Pendant ses années d’apprentissage, il voyage, s’émerveille en Italie en découvrant les œuvres de Fra Angelico. Puis la peinture flamande de Bruegel le vieux et l’Angleterre l’enchantent.
Après son service militaire dans les chars, il revient dans sa Touraine à laquelle il reste très attaché. Dans la vieille bibliothèque de Tours, il admire des manuscrits de la fin du tout début de la Renaissance avec des enluminures de l’école tourangelle, celles de Jean Bourdichon, le travail de Jehan Fouquet. Elles auront une influence déterminante sur la suite de son travail, l’inspireront dans la forme autant que le vieil esprit de sa Touraine pour les ambiances, le souci du détail.
Il calligraphie et illustre de grands textes. Sa carrière d’illustrateur commence avec A Christmas Carol, un conte de Dickens pour lequel il calligraphie le texte. Il réalise aussi un exemplaire unique avec un conte de Daudet, l’un de ses auteurs de prédilection depuis l’enfance : Les trois messes basses, puis poursuit avec trois ballades de Villon, en calligraphiant le texte comme au XVIe siècle. En 1941, un ouvrage est édité avec ses 255 miniatures. Les titres vont s’enchaîner à partir de la fin de la guerre : Rabelais, Molière, Racine, Flaubert, Voltaire, la marquise de Sévigné, les Mille et une nuits, Stendhal, Daudet…
Il publie presque toujours dans une maison d’art, les Heures claires. Une nouvelle technique de gravure sur bois, en couleur, permet des réalisations exceptionnelles recherchées par les bibliophiles. En 1979, une série de 120 dessins réalisés pour Don Quichotte rencontre un grand succès en Espagne. Il continue, malgré l’âge : 90 dessins pour Monsieur Pickwilck, de Dickens, en 1981, puis Le Tour du monde en 80 jours, de Jules Verne, en 1986.
Il décède en 1991, laissant derrière lui une œuvre foisonnante, mais aussi délicate, malicieuse et drôle, plus fine que celle de Dubout pourtant plus célèbre. 

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