COLAS BREUGNON

110,00

Romain ROLLAND

André DESLIGNÈRES

MORNAY

Editions MORNAY, 1927

Illustrations de André DESLIGNÈRES

37ème volume de la collection "Les Beaux Livres"

Très belle reliure demi-maroquin bordeaux à coins signée A. LAVAUX

Roulette dorée sur les nerfs

Tête dorée

Couverture et dos conservés

In-8°

Illustrations en couleurs de DESLIGNÈRES

Exemplaire n°981 sur vélin de Rives

Défaut : Eraflures au coin supérieur du premier plat

Le Colas Breugnon  de Romain Rolland est une œuvre à redécouvrir et peut-être à réhabiliter : écrite en 1913, mais publiée quelques années plus tard, en 1919, dans un contexte bien différent, après les drames de la guerre, les polémiques,  et le prix Nobel de littérature, elle s’inscrit en outre dans l’histoire familiale, personnelle, de Romain Rolland lui-même, qu’il a évoquée dans le chapitre sur « L’arbre » de son autobiographie, Le Voyage intérieur (1942). 

Ce roman à la structure originale se présente comme un journal intime qui embrasse à la fois une année complète de la Chandeleur (février) à l’Épiphanie (janvier), et une vie entière avec ses joies et ses drames. Cette autobiographie fictive relève en partie d’un genre,  le roman historique, toujours populaire, notamment quand il se déroule au début du XVIIe siècle, sous Henri IV, Louis XIII, la Fronde et, à cet égard, Colas Breugnon a sa place dans l’imaginaire collectif de la France.  Une comparaison s’impose également avec d’autres œuvres contemporaines comme Nono (1910) et Le Vieux Garain (1913) de Gaston Roupnel, mais aussi avec l’autre roman de Clamecy, Mon oncle Benjamin de Claude Tillier (1843), lointain mais probable modèle du livre, et exemple d’irrévérence.

A cinquante ans, Colas Breugnon, robuste paysan bourguignon du XVIIe siècle, croit avoir gagné le droit de souffler un peu. Un pot le vin à sa droite, un cahier et un encrier devant lui, il entreprend le raconter. Raconter quoi? Tout, les contes d’autrefois et la vie comme elle est, l’anecdote vécue et les bonnes histoires, au rythme des fêtes et des travaux villageois. Le curé de Brèves, aussi fidèle à la dive bouteille qu’au tabernacle. Le berger, le loup et l’agneau, fable lucide sur les petits de ce monde, toujours victimes, même de ceux qui prétendent les protéger… Tout ce qui donne chair à une sagesse rustique, rabelaisienne et lucide.

Écrite en 1913-1914, cette réjouissante chronique de son pays natal, au langage coloré, poétique, truffé d’archaïsmes plaisants, est une pause dans la vie d’écrivain de Romain Rolland, après les années consacrées à Jean-Christophe et à la lutte pacifiste. Publiée en 1919, elle apparaîtra rétrospectivement, selon l’expression de Gorki, comme « un défi gaulois à la guerre ».

Né à Nevers en 1880, André Deslignères, mène de front dès 1905, une carrière de peintre, aquarelliste et graveur. À cette époque qui est celle d’une grande agitation artistique, le graveur remporte, tant avec ses estampes qu’avec ses illustrations de livres, des succès réels et brillants. Que d’auteurs lui doivent l’illustration vivante de leurs ouvrages. Il a imaginé Les Amours Jaunes de Tristan Corbière, Rémi des Rauches de Maurice Genevoix ou la Maison de Claudine de Colette. C’est sans aucun doute par le burin que le talent de Deslignères s’est le mieux exprimé.

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