Illustrations de Paul-Loÿs ARMAND
Editions CYRAL, 1924
1er livre de la “COLLECTION FRANÇAISE”
In-8° – 376 pages
Dimensions : 155 x 205
Reliure demi-maroquin gris à bande mosaïquée signée Léon LAPERSONNE
Tête dorée
Couverture et dos conservés
Exemplaire n°558 sur papier de Rives
Intérieur en très bon état
Défauts à la mosaïque des plats (manque, décollement) – Dorure du dos effacée
Le roman est d’abord publié en feuilleton dans Le Bien public, du 25 mars au 19 juin 1874. C’est ensuite Charpentier qui le publie en volume en octobre 1874. En 1875, il reçoit le prix Jouy décerné par l’Académie française à une oeuvre “soit d’observation, soit d’imagination, soit de critique, ayant our objet l’étude des moeurs actuelles.” Le roman porte en sous titre “moeurs parisiennes”, comme les romans qui suivront et dépeignent l’état d’une société, ici l’artisanat de luxe. Il déploie, en quatre parties contenant respectivement 5 chapitres, puis sept, puis deux fois six, les histoires de personnages appartenant au monde du travail, non pas des ouvriers exactement, mais encore des artisans ayant, pour certains, accédé à la bourgeoisie.
Le titre résonne comme celui d’une raison sociale, et de fait il s’agit du nom des deux associés dirigeant une entreprise de papiers peints dans le quartier du Marais, rue des Vieilles Haudriettes.
Edmond de Goncourt note dans son Journal le 21 mars 1875 : ” Alphonse Daudet habite au Marais l’hôtel Lamoignon. Un morceau de Louvre, que cet hôtel, tout peuplé, en ses nombreux petits logements débités dans l’immensité des grands appartements, tout peuplé de misérables industries, qui mettent leur nom sur toutes les portes s’ouvrant sur les paliers de pierre des escaliers. C’est bien là la maison qu’il fallait habiter pour écrire FROMONT ET RISLER ; et du cabinet de l’auteur, l’on a devant soi de grands et mélancoliques ateliers vitrés et de petits jardins aux arbres noirs, aux arbres dont les racines poussent dans les conduites de gaz, aux cailloux verdissants, à l’enceinte faite de caisses d’emballage.“
La vie de la manufacture, les questions d’argent, occupent une place importante dans la destinée des personnages, qu’il s’agisse des “patrons” de l’entreprise ou de ceux qui, pour une raison ou une autre, gravitent autour.
Le roman débute le jour du mariage de Risler aîné avec la jeune Sidonie Chèbe, de vingt ans sa cadette. Cette entrée en matière permet au narrateur de présenter tous les personnages qui vont compter dans l’histoire, avant de raconter l’enfance et la jeunesse de Sidonie. Il lui permet aussi, comme dans une oeuvre musicale, de mettre en place la double tonalité que déploie le roman, celle des apparences, une fête dont Risler fort naïvement se croit le centre et celle des courants souterrains qui menacent.
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