LES FLEURS DU MAL

VENDU

Charles BAUDELAIRE

Georges ROCHEGROSSE

EDITIONS FERROUD

Illustrations de Georges ROCHEGROSSE gravées sur bois

Editions FERROUD - Librairie des Amateurs, 1928

Broché

In-8° - 312 pages - Dimensions : 130 x 205

Remarques : Trace de pliure sur la couverture - Piqûre sur la tranche

Avec Les Fleurs du Mal commence la poésie moderne : le lyrisme subjectif s’efface devant cette « impersonnalité volontaire » que Baudelaire a lui-même postulée ; la nature et ses retours cycliques cèdent la place au décor urbain et à ses changements marqués par l’Histoire, et il arrive que le poète accède au beau par l’expérience de la laideur. Quant au mal affiché dès le titre du recueil, s’il nous apporte la preuve que l’art ici se dénoue de la morale, il n’en préserve pas moins la profonde spiritualité des poèmes.
D’où la stupeur que Baudelaire put ressentir quand le Tribunal de la Seine condamna la première édition de 1857 pour « outrage à la morale publique et aux bonnes moeurs » et l’obligea à retrancher six pièces du volume – donc à remettre en cause la structure du recueil qu’il avait si précisément concertée. En 1861, la seconde édition fut augmentée de trente-cinq pièces, puis Baudelaire continua d’écrire pour son livre d’autres poèmes encore. Mais après la censure, c’est la mort qui vint l’empêcher de donner aux Fleurs du Mal la forme définitive qu’il souhaitait – et que nous ne connaîtrons jamais.

Georges-Antoine Rochegrosse, né à Versailles le 2 août 1859 et mort à El Biar en Algérie le 11 juillet 1938, est un peintre, décorateur et illustrateur français. En 1875, sa mère se remarie avec le poète Théodore de Banville dont Georges-Antoine devient le fils adoptif. Il fréquente les artistes et les hommes de lettres que son beau-père reçoit chez lui : Paul Verlaine, Mallarmé, Arthur Rimbaud, Victor Hugo et Gustave Flaubert.

Il débute sa formation de peintre auprès d’Alfred Dehodencq, puis entre en 1871 à l’Académie Julian à Paris dans les ateliers de Jules Joseph Lefebvre et Gustave Boulanger, et termine ses études à l’École des beaux-arts de Paris. Il concourt par deux fois sans succès pour le prix de Rome en 1880 et 1881, et débute au Salon de 1882 où il est médaillé. L’année suivante, il obtient une bourse pour effectuer un voyage d’études qui lui permet de parcourir toute l’Europe.

Au début de sa carrière, il pratique la peinture d’histoire et s’essaye au symbolisme. Peintre reconnu et apprécié de la bonne société, Rochegrosse est nommé chevalier de la Légion d’honneur en 1892. Puis il se tourne vers l’orientalisme en découvrant l’Algérie en 1894, où il fait connaissance de Marie Leblon, qu’il épouse en 1896. Elle est l’amour de sa vie, sa femme, sa muse et son modèle. Il vit et travaille dans la maison de la Cité Chaptal à Paris, qui hébergera plus tard le théâtre du Grand-Guignol.

Il s’établit avec son épouse à El Biar, dans la banlieue d’Alger, en 1900. Il fait chaque été le voyage à Paris où il est membre du jury du Salon des artistes français. Le couple demeure au début dans la villa des Oliviers, puis s’installe dans un petit pavillon. Le couple fait construire une villa baptisé Djenan Meryem (le Jardin de Marie). Ils passent l’hiver en Algérie et l’été à Paris. Ils font construire une maison plus simple à Sidi-Ferruch le long de la plage. En 1910, Rochegrosse fait réaliser un atelier, Dar es Saouar, où il reçoit ses élèves. La même année, il est promu officier de la Légion d’honneur. À partir d’octobre 1910, il parraine l’artiste Jeanne Granès, qui ouvre une école d’art à Alger : il se charge de l’atelier de peinture.

En 1905, il est professeur à l’Académie Druet, fondée à Paris en 1904 par le peintre Antoine Druet (1857-1921). Admiré par ses contemporains, en particulier son beau-père Théodore de Banville ou Conan Doyle, il est un membre influent de la Société des peintres orientalistes français. Rochegrosse expose non seulement à Paris mais aussi au Salon des artistes algériens et préside le jury de l’Union artistique de l’Afrique du Nord dès 1925, ainsi que le Syndicat professionnel des artistes algériens.

Il est profondément marqué par la Première Guerre mondiale et par la mort de son épouse, en 1920, des suites d’une maladie contractée à l’hôpital d’Alger où elle est infirmière. Inconsolable, il va jusqu’à ajouter le M de Marie à sa signature (G. M. Rochegrosse). Sa peinture prend alors un tour plus pessimiste se teintant de religiosité. Il puise de plus en plus son inspiration dans le jardin de sa villa algérienne. Il en représente maintes fois les allées et la végétation luxuriante. Il finit par épouser sa gouvernante Antoinette Arnau, revient à Alger en 1937 et meurt l’année suivante. Son corps est transféré et inhumé à Paris au cimetière du Montparnasse, à deux pas de la tombe de Théodore de Banville.

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