LES FLEURS DU MAL

VENDU

Charles BAUDELAIRE

Paul LEMAGNY

LES BIBLIOLÂTRES DE FRANCE

166 burins originaux in et hors-texte en taille-douce de Paul LEMAGNY

Grand in-4° – non paginé
Dimensions : 270 x 350

Tirage à 650 exemplaires
Exemplaire n°18 sur chiffon du Marais imprimé spécialement pour le Dr Jean Durin

En feuilles sous couverture rempliée et coffret (fendu sur 3 cm)
Intérieur en excellent état

Au XIXème siècle « Le culte du moi » est de tous les genres littéraires. Le pessimisme se lit dans les œuvres des écrivains qui refusent de se conformer à l’ordre établi. Ils ont le sentiment d’être incompris et se sentent coupés du monde, malgré l’espoir suscité par les progrès collectifs. Ce mal de vivre ou « mal du siècle », chanté par Chateaubriand et les Romantiques comme Musset et Nerval, se prolonge avec le spleen de Baudelaire et, à la fin du siècle, chez les décadents et les symbolistes. Les romans réalistes n’y échappent pas non plus. Ainsi les courants littéraires s’entremêlent-ils plus qu’ils ne se succèdent, donnant lieu à des échanges féconds entre les écrivains. À ce titre, Baudelaire peut être considéré comme le poète capital, à la charnière du siècle comme des mouvements, romantique, réaliste, parnassien, décadent et symboliste.

Ce recueil de poèmes est composé de six parties, il est traversé par les thèmes principaux qui laissent deviner les espérances déçues et les défaillances morbides du poète (« Spleen et Idéal » ; « Tableaux Parisiens » ; « Le vin » ; « Les Fleurs du mal » ; « Révolte » et « La mort »). Ces textes, largement autobiographiques, Baudelaire les a vécu dans sa chair, au plus profond de son être. Son lyrisme cherche sans cesse à se démarquer du Romantisme qui a bercé sa jeunesse. Avant tout, il s’agit pour lui « d’extraire la beauté du Mal » des « provinces les plus fleuries de l’art poétique » foulées par ses prédécesseurs. À l’instar de Théophile Gautier, le « poète impeccable »  à qui sont dédicacées Les Fleurs du mal, l’art n’a d’autre téléologie que lui-même, le beau et l’utile ne font pas bon ménage : « La poésie ne peut pas, sous peine de mort ou de déchéance, s’assimiler à la science ou à la morale ; elle n’a pas la vérité pour objet, elle n’a qu’Elle-même. »

Paul LEMAGNY naît le 11 février 1905 à Dainville-Bertheléville (Meuse) au sein d’une famille originaire de Sivry la Perche (Meuse). Fils d’un garde forestier, ses premières années se passent dans un environnement campagnard et forestier auquel il restera profondément attaché sa vie durant et qui marquera son œuvre. Son avenir oscille alors entre la philosophie, l’histoire et le dessin. Finalement, c’est sous l’impulsion de son professeur de dessin Mr Philbert qu’il choisit cette dernière discipline. Il suit alors pendant un an les cours de l’école des beaux-arts de Valenciennes tout en travaillant comme “pion d’internat”. Il y découvre la gravure au burin et à l’eau forte. Sa “montée en loges” pour le concours de Rome en 1925 fait de lui un élève des Beaux-Arts de Paris. C’est dans l’atelier de La Guillermie, avec une bourse de la ville de Valenciennes, qu’il développera sa passion pour la gravure. Il connaît son premier succès en 1928 en remportant le second grand prix de Rome de gravure avec “Salambô”. Suivent plusieurs distinctions aux salons des artistes français. Il dessine avec passion les paysages qui lui sont chers (Sivry la Perche) où qu’il découvre au cours de voyages. Puis en 1934, la récompense suprême : le Premier grand prix de Rome de gravure avec “Oreste poursuivi par les Erinyes”, dont la composition et la qualité graphique restent un modèle du style classique. Il est mobilisé pour la deuxième guerre mondiale dans une compagnie chargée de “camoufler” à l’aviation ennemie nombre de monuments du patrimoine national. Sa conduite lui vaut d’être décoré de la croix de guerre 1939-1945. Vient alors une deuxième période de son œuvre, consacrée essentiellement à l’illustration, période qu’il jugera sévèrement par la suite et pendant laquelle il illustre plus de 28 ouvrages, représentant plus de 700 planches gravées au burin, technique dans laquelle il excelle. Restent de cette période des œuvres majeures de l’illustration. Regain de Jean Giono (édition les cent bibliophiles – 1947) chez lequel Paul Lemagny vit plusieurs semaines en haute Provence pour illustrer d’après nature. Les Fleurs du Mal de Baudelaire (édition les Bibliolâtres de France – 1949), à nouveau Giono avec le Chant du monde (éditions la tradition – 1954), les Histoires extraordinaires d’Edgar Poe (édition les bibliolâtres de France – 1955). Toutes ces œuvres constituent des sommets de l’art du burin dans l’illustration. Dans les années 50, l’influence du surréalisme s’exerce dans son œuvre et au dessin classique d’après nature, succède un dessin de l’imaginaire. Considérant que toutes les formes sont dans la nature, Paul Lemagny laisse aller son imagination aux formes les plus improbables. Il réalise de nombreuses estampes et des gravures murales de très grandes dimensions. Ainsi à la Chambre de Commerce et de l’Industrie du Havre, reconstruite dans les années 1950 par l’architecte Zavaroni, il grave sur un mur de 200 m² un monde sous-marin fantasmagorique. D’autres gravures murales se succèdent, à Rennes (faculté de droit), Bar-le-Duc (Ecole normale), Versailles (école maternelle), qui témoignent de son imagination féconde. Enfin en 1956, Paul Lemagny dessine et grave un remarquable portrait de Pablo Picasso pour le livre “Témoignage” de Jean Cocteau. Cette œuvre d’une grande pureté est particulièrement significative de l’évolution de son dessin. Pour la première fois le volume du visage est donné uniquement par le trait pur, sans ombre portée ni trompe-l’œil, annonciateur de l’évolution à venir. Au début des années soixante, d’importants problèmes de santé obligent Paul Lemagny à une inaction forcée, période qu’il met à profit pour effectuer une profonde introspection et une critique sans concession de son œuvre. Il en ressort un dépassement du dessin classique figuratif, et une approche du dessin non figuratif. Une nouvelle conception du dessin nait à laquelle il consacre les dernières 25 années de sa vie. Il dissèque l’œuvre classique faite d’après nature et lui nie désormais toute forme d’intrusion dans son art, s’obligeant à “ne penser à rien devant la feuille blanche”, refusant tout sujet à priori et ne se laissant guider que par les équilibres de formes, d’espaces, de rythmes, de lumières et de couleurs en noir et blanc qui se succèdent sur sa feuille. Il redéfinit les notions d’espace, de couleurs et de lumière dans un art non figuratif, s’interdisant les fausses facilités du trompe-l’œil. “Il faut que cela chante” disait-il. Cette conception du non figuratif le conduit à élaborer une œuvre trop peu connue mais majeure dans l’évolution du dessin abstrait. Cette œuvre est constituée de plusieurs centaines de dessins non figuratifs réalisés à l’encre de chine sur papier japon. Paul Lemagny est décédé le 18 juillet 1977 à Versailles et inhumé à Sivry la Perche.

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