UN ROYAUME DE DIEU

Un Royaume de Dieu paraît d’abord dans La Revue des Deux Mondes avant de connaître le succès dès sa publication par Plon en septembre 1920. Le chiffre total des tirages, toutes éditions confondues, se montera à 87 200 exemplaires. Les propositions de traduction – américaine, allemande, espagnole – affluent aussitôt. Dans La Double Confidence, les deux frères citent leur inspirateur principal, un certain Twersky, qui jugeait qu’« il y a pire que le pogrom : c’est l’appréhension du pogrom, cette crainte perpétuelle qui plane sur les communautés. » Tel est en effet l’argument développé dans Un Royaume de Dieu : « un aspect du drame laissé dans l’ombre : l’angoisse pire que la mort, l’attente dans la crainte d’un pogrom qui n’aura pas lieu.

Même si le remarquable art de conter des romanciers est justement souligné par la critique – tout un petit peuple de revendeurs de blé, de bottiers, d’usuriers, de tailleurs, de menuisiers, de sacrificateurs vit sous leur plume –, l’argument est des plus ténus : une communauté juive d’Ukraine, qui a une dévotion particulière pour un rabbin faiseur de miracles, vit misérablement dans ce qui est appelé par antiphrase « un Royaume de Dieu », un « ghetto campagnard perdu dans l’immense plaine à blé ». 

Manuel Orazi est un peintre, décorateur, affichiste et illustrateur italien de style Art Nouveau, produisant essentiellement en France.

Parmi ses œuvres, on compte une grande partie d’affiches pour des marques comme les cigarettes JOB, la source Contrexéville, la Compagnie des Chemins de fer de l’Ouest, la Ligue vinicole de France, les Editions Pierre Lafitte ou la galerie d’art La Maison de l’Art Nouveau dont une commande d’affiche en 1896 propulse sa carrière.

Manuel Orazi se tourne également vers le monde du spectacle en produisant des affiches pour des lieux comme l’Olympia, le Palais de la danse, les théâtres de Loïe Fuller et de la Porte Saint-Martin. Il réalise une affiche pour le drame Théodora de Victorien Sardou, qui est reproduite dans la revue Les Maîtres de l’affiche (1895-1900). On lui doit aussi des décors pour l’Opéra et le cinématographe notamment pour le film l’Atlantide de Jacques Feyder en 1921. Il est également sollicité pour l’illustration de magazines comme Le Figaro Illustré.

En 1895, il collabore avec Austin de Croze pour son calendrier magique. Il s’affirme d’autre part dans l’illustration de nombreux autres ouvrages comme le drame d’Oscar Wilde Salomé, Le Chat noir d’Edgar Poe, l’Aphrodite de Pierre Louys en 1912 ou Les Fleurs du mal de Baudelaire en 1934 dont il termine l’illustration peu de temps avant sa mort.