Albert Messein né le 22 janvier 1873 à Paris et mort le 26 décembre 1957, est un des sinon le plus grand éditeur français de poésie du XXe siècle, notamment celui de Paul Verlaine.
Fils de marchands de vins parisiens installés dans le 6ème arrondissement, Albert Messein commence semble-t-il son activité d’éditeur dans les années 1890. Il reprend la librairie et le fonds des Éditions Vanier lié à Paul Verlaine ainsi que celui de Rimbaud dont les droits lui échapperont par la suite. Sous l’appellation Librairie Léon Vanier, A. Messein, Successeur, il demeurera toute sa carrière dans la boutique des Vanier, au 19 quai Saint-Michel.
Messein reste un éditeur de poètes. Il édite d’abord ce qu’il appelle « les manuscrits de maîtres » : Verlaine (dont il éditera l’œuvre complète), Charles Baudelaire (quelques inédits), Germain Nouveau, Adolphe Willette, Albert Samain, Stéphane Mallarmé, Tristan Corbière ; mais aussi les travaux posthumes de Laurent Tailhade, l’œuvre complète de René Ghil et de nombreux textes d’Édouard Dujardin.
Il fera connaitre l’œuvre de Verlaine au grand public. Comme il ne put jamais récupérer les droits sur Arthur Rimbaud, il publia Ernest Delahaye, l’un de ses premiers exégètes, qui par ailleurs le fournit en préfaces, textes inédits et autres trouvailles verlainiennes.
En février 1911, Albert Messein commence à utiliser la dénomination Albert Messein, Libraire-Éditeur, Successeur de Léon Vanier, qui deviendra, après la Première Guerre mondiale durant laquelle il est mobilisé puis fait prisonnier, simplement Albert Messein, Éditeur.
Dans les années 1920-30, Albert Messein est réputé pour se reposer un peu trop sur Verlaine et pratiquer à outrance le compte d’auteur. Son fonds a vieilli, symbolistes et décadents sont passés de mode mais sa production ne faiblit pas : son catalogue compte plus de 650 titres en 1938.
Sous l’Occupation, il se fait discret mais on note qu’il n’a point perdu en quelque sorte son sens de l’édition : il publie une plaquette intitulée À la venvole signée Georges Brassens (1942) puis quelques poèmes de Maryse Choisy…
Il fut aussi un grand bibliophile puisque nous savons qu’il détenait plusieurs poésies manuscrites de Rimbaud dont il échangea une des pièces (Jeunesse II, III, IV des Illuminations) à Stefan Zweig.
Après quelques publications entre 1945 et 1952, on perd la trace de Messein vers 1955 : le chercheur Michael Pakenham décrit les fameux locaux du quai Saint-Michel transformés en une boutique à souvenirs.
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